Si le secteur de l’industrie enchaîne les innovations technologiques visant à développer performances et productivités, la part de l’humain dans la manutention reste un élément majeur de l’activité industrielle. Et pour cause, pour de nombreuses opérations, parfois physiques, l’intervention humaine reste nécessaire. Or la manutention dans l’industrie est source de réels problèmes : les TMS ou troubles musculosquelettiques. Fort heureusement, il existe aujourd’hui des solutions pour y remédier.
Comprendre les troubles musculosquelettiques
Les TMS ou troubles musculosquelettiques désignent des affections des articulations et de leur périphérie (muscules, tendons, ligaments, etc) en raison de gestes et mouvements réalisés de façon répétitive, d’un travail statique, du port de charges lourdes, des chocs et vibrations, d’un environnement non ergonomique, mais aussi de facteurs externes comme le froid ou le bruit par exemple. De même, le rôle de facteurs psychologiques a plus récemment été mis en lumière dans la survenue des TMS.
Les articulations les plus souvent touchées sont :
- L’épaule
- Le coude
- Le poignet
- Le dos
- Le genou
Ainsi, les troubles musculosquelettiques seraient le mal du travail moderne… De fait, une étude menée en 2015 par l’assurance maladie a montré que les TMS représentaient près de 90% des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou un dédommagement.
Les TMS font régulièrement parler d’elles dans les magazines dédiés à la santé par le caractère récurrent dans la société, mais aussi pour leur impact économique, tant pour les entreprises elles-mêmes qui se retrouvent face à des problématiques d’absentéisme ou de turnover et donc de performances. En 2016/2017, l’impact financier des problèmes de dos dans l’industrie agroalimentaire ainsi été estimé à 77 millions d’euros. Mais aussi pour la société avec une réelle charge financière pour la CPAM.
Les solutions de l’industrie pour lutter contre les TMS
Si l’aspect économique demeure l’un des enjeux majeurs pour les industries, de nombreuses entreprises s’attachent désormais à prendre soin au mieux de leur capital humain. Adaptation des tâches ou des postes de travail, recours à des ergonomes, développement de machines spécialisées… Il existe aujourd’hui une série de solutions pour réduire les risques de TMS dans l’industrie :
- Via la médecine du travail et directement au sein des entreprises, la prévention et la formation demeurent les premières solutions pour lutter contre les TMS. Les opérateurs et manutentionnaires sont ainsi systématiquement formés aux problématiques de TMS, à l’adoption des bons gestes et des bonnes postures qui limiteront les risques.
- La notion d’ergonomie des machines industrielles est également une piste aujourd’hui privilégiée. L’idée est ici de s’assurer de l’adéquation des postes de travail à la morphologie des opérateurs afin qu’ils puissent travailler dans une posture naturelle et confortable. De plus en plus de postes permettent un réglage en hauteur de l’assise ou du plan de travail ou encore l’ajustement du positionnement des poignées et des accessoires.
- Dès que possible, on limitera le port de charges lourdes en proposant des solutions de transports et de levage adaptés, du simple diable au transpalette manuel ou motorisé. En dehors des actions de déplacement et de stockage, les zones de production sont également concernées avec le recours croissant aux convoyeurs industriels qui permettent de faire transiter les marchandises d’un poste à un autre, et mieux encore le recours au convoyeur aérien qui permet une manipulation simplifiée des produits à transformer sans aucun effort de port de charge.
Les nouvelles technologies pourraient également venir au secours des opérateurs et manutentionnaires dans l’industrie comme le montrent les études et les tests réalisés à l’aide d’exosquelettes. L’idée est ici de faciliter le travail de l’homme notamment lorsqu’il s’agit de porter et de manipuler des charges lourdes, l’exosquelette, structure externe artificielle, assurant un réel soutien et un complément de force de la levée ou déplacement de charge. Cet équipement permettrait notamment de soulager le dos et la colonne vertébrale qui sont l’articulation la plus atteinte par les TMS.
Noter toutefois que le secteur de l’industrie n’est pas le seul responsable de la survenue de TMS. Des métiers comme ceux de l’aide aux personnes, du BTP et même le travail de bureau peuvent être responsable de troubles physiques, une fois encore par le caractère répétitif ou non ergonomique de gestes et de postures.